LAUSANNE A LE BEGUIN POUR NOVO AMOR

Quand on aime les grands espaces, la musique qui s’impose souvent comme bande son de l’ambiance est elle-même ample, une musique permettant le voyage, la divagation, le rêve, la joie voire l’euphorie. Il y a des ensembles qui savent jouer avec leurs éléments, Novo Amor reçoit un peu chez lui en Suisse, une terre adaptée à ses mélopées terrestres et climatiques. Et il n’est pas venu seul. Un groupe au profil indie-rock l’accompagne pour donner de la substance à des chansons au profil sonore délicat et évanescent. Quand on aime l’évasion on ne peut que valider Novo Amor. Les Docks ont reçu l’artiste gallois dans un contexte de retour aux grands concerts assis qui nous manquaient. La soirée fut belle. Une salle remplie, une salle qui ne pouvait peut-être pas danser (on était tous assis), mais l’écoute n’en fut que plus religieuse, ce 29 avril restera gravé dans les caboches.

Novo Amor à la salle Paderewski du Casino de Montbenon (copyright David Glaser)

Sigur Rós et l’Islande, Mogwai et sa terre d’Ecosse ou la vaste Amérique-du-Nord d’Arcade Fire (Canada, USA et Haïti)… Le Gallois Novo Amor, Ali John Meredith-Lacey au civil, a cette marque des musiciens ancrés, est-ce le fait qu’il vienne d’un des quatre dragons d’Albion? En tous les cas sa musique cinématographique a trouvé un magnifique port pour faire escale en terre vaudoise. Un concert imaginé habilement hors les murs pour des Docks de Lausanne, inspirés par un climat de collaboration depuis plusieurs mois (accueil de concerts programmés en partenariat avec le Romandie, club SDF pour quelques mois encore). Alors convoquer l’audience jeune du musicien à la salle Paderewski (Jazz Onze +, Sinfonietta de Lausanne, CInémathèque…) du Casino de Montbenon avait de quoi ravir ou surprendre (y compris Novo Amor qui fera un petit sondage à main levée pour estimer la pertinence de refaire un show assis), en tous cas, elle avait l’air d’être à classer dans la catégorie des « paris ». Réussi. L’écoute de ce spectacle puissant, où voix et alternance des ambiances folk organique ou alliage de rock symphonique et de parties chantées dans les octaves hauts, passe comme une lettre à la Poste.

Ombres et lumières tamisées ont créé une ambiance chaleureuse tout du long du set (copyright David Glaser)

Une belle surprise. Une foule élégante, en amour pour ce son atmosphérique, tellurique, inspiré, un public capté, séduit d’entrée. Novo Amor est là debout dans un petit déluge bicolore de lumière pour présenter la première de ses chansons issues de trois différents albums et d’une poignée d’EP. Le falsetto de ce chanteur, aux talents de conteur de textes teintées d’amour et de vignettes de vie, ne laisse pas indifférent. S’infiltrant dans l’âme, un peu comme ce genre d’émotion qui se dégagerait des chansons du regretté Jeff Buckley ou de la beauté minimale du guitare-chant d’un Nick Drake.

Ed Tullett, artiste solo, souvent associé à Novo Amor et, membre de Hailacker et de Lissom (Copyright David Glaser)

Mention spéciale au camarade de Novo Amor qui renforce les parties de guitare de son ami Ali. L’homme, connu pour plusieurs projets parallèles avec son approche tout en rondeur des mélodies, de poses de voix souples, est un atout pour les compos de Novo Amor et son jeu de scène discret. Peu bavard, Novo Amor lâche en quelques mots bien sentis son plaisir de livrer sur scène le fruit de près d’une décennie de labeur dans l’ombre. Cette tournée passée par Lausanne pourrait être celle de la mise en lumière.

David Glaser

Pour écouter Novo Amor et Ed Tullett, voici une playlist des morceaux joués sur la tournée.

Informations officielles sur Novo Amor en cliquant ci-dessous.

https://novoamor.co.uk

Informations sur la programmation des Docks.

Les Docks, le club de rock référence de Lausanne depuis 2003.

Laisser un commentaire