HUMAINS SANS FRONTIERES

Arie Levy est un saint. Cette homme investit chaque jour que Dieu fait dans l’aide médicale rapide aux quatre coins de la terre. Rencontré avec Thierry Sadoun pour un reportage, il m’a expliqué SSF, son ONG aujourd’hui installée en Suisse avec l’aide de Thierry. Le Franco-israélien a une mission, humaniser l’humanitaire et sauver des vies. « Qui sauve des vies sauve l’humanité »… Arie a déjà sauvé l’humanité à de nombreuses reprises.

Suississimo: vous avez vu la souffrance au quotidien dans un pays qui est en état de guerre assez souvent, vous avez voulu agir en bénévole pour aider les personnes en danger de mort?

Arie Levy: Il faut savoir qu’en Israël, le bénévolat est quelque-chose de très fort. Les gens font du bénévolat et ça commence pendant le service militaire. Chacun choisit de se rendre utile par rapport à ce qu’ils savent faire. Faire un bandage malgré la vue du sang, certains y arrivent, d’autres non… Chacun choisit. Je suis arrivé lors d’un accident de voiture à Genève et je me suis rendu compte que je ne savais pas faire. C’est de là que vient mon envie de faire du secourisme. J’ai voulu en faire plus. J’ai ensuite appris à devenir un chauffeur ambulant toujours bénévole, puis j’ai fait des gardes. Ça donne un sens dans la vie.

Vous avez trouvé une solution pour arriver plus vite sur les lieux d’accidents, comment est-ce venu ?

En l’an 2000, après la deuxième Intifada, le temps que l’ambulance de Magen David Adom arrive, il se passe 10 ou 15 minutes et c’est parfois trop tard car il n’y avait pas d’urgence pour sauver les gens. Pas parce qu’ils ne sont pas bons ou loin mais parce qu’il y a des contraintes. On s’est rendu compte que l’armée bloquait les routes et qu’ils ne laissaient pas entrer l’ambulance sans escorte. Je me suis dit qu’il fallait équiper les gens qui restent à l’intérieur des périmètres de sécurité afin qu’ils puissent donner les premiers secours. On a équipé des gens qui étaient un peu éloignés. On a équipé douze personnes au tout début et on a eu des résultats extraordinaires et les appels d’autres personnes qui ont voulu devenir des secouristes. Le principe est simple, on équipe un médecin , on leur donne le matériel de soins et un beeper pour qu’il soit informé. On a une centrale de communication qui marche 24 heures sur 24 qui absorbe les news et les diffuse à nos bénévoles. Au lieu d’une ambulance qui coûte 100’000 francs, moi j’utilise cette somme pour équiper des secouristes partout en Israël. Mes secouristes vont prendre entre 2 minutes et 20 secondes et dix minutes pour aller sur place pour le premier bénévole sur place. Alors qu’une ambulance prendra plus de temps. En Suisse, on sait être rapide car le territoire est bien maillé. On ne met pas dix secouristes dans un endroit où il y a peu de familles. On a mis en place un label de secourisme. Mais on donne les premiers soins sur le terrain sur place.

Il y a une évacuation possible par vos soins?

Non c’est le travail des ambulanciers. Mais le chauffeur en ambulance va recevoir les informations de ce qu’on a fait. Les secouristes sont formés par Magen David Adom. Le chauffeur va transmettre ces infos à l’hôpital qui continuera ensuite. Les secouristes sont formés par Magen David Adom.

Vous avez essaimé ?

Nos bénévoles deviennent alors très bons. On s’est dit qu’il ne fallait pas le garder pour nous. En 2005, il y a le tsunami au Sri Lanka. On arrive très vite sur place sans savoir comment on allait faire. Ça marche très vite car on est allé très vite. On a demandé à un responsable médical du Sri Lanka, que devons-nous faire ? Un responsable nous a guidés jusqu’à Dal vers un endroit à 60 kms de l’aéroport, ça nous a pris quatre heures. On a découvert des centaines de blessés, un hôpital effondré, on avait peu de matériel mais on fait avec ce qu’on avait. On a soigné de 6 heures du matin à minuit. Le responsable du collège nous a dit « vous ne pouvez pas rester là ». C’est la Croix Rouge qui recevra Colin Powell. On a dit oui. Ils nous ont demandés nos caisses vides. Il y avait des étiquettes avec le nom israélien dessus.

Le secrétaire d’état américain vous loupe de peu… dommage?

Colin Powell arrive le lendemain à 9 heures et découvre que 300 personnes ont déjà été soignées. Il demande à la Croix Rouge quand ils ont commencé leurs interventions de secours, l’ONG dit depuis 8 heures du matin. « Mais alors qui a soigné tous ces gens » demande Powell? Le responsable du collège dit : «ce sont les israéliens, ils sont venus hier»… Tous les journalistes qui suivaient Powell commencent à nous chercher. C’était shabbat , je faisais mes prières à l’hôtel… et en descendant de ma chambre, je me rends alors compte que tous les journalistes qui accompagnaient le secrétaire d’Etat américain nous attendaient… Voir des israéliens sauver des gens au bout du monde, c’était une belle histoire pour eux. Je me suis dire qu’il y avait quelque-chose à faire plus largement. Début 2006, on a donné un nom à ça «Sauveteurs sans Frontière». Même quand on se faisait repérer en Birmanie, en Jordanie, on était en grand danger mais on nous a laissés nous occuper des blessés. On n’est humains… avant d’être des israéliens.

Propos recueillis par David Glaser

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