Djerem est un DJ vaudois. Son talent est de s’adapter aux scènes de toute la Suisse et de l’étranger avec son style electro-house varié. Hardwell, Martin Garix, Steve Aoki occupent les spots les plus prisés des temples de la dance romande… Mais derrière la forêt de DJs mondialement connus, il y a aussi quelques artistes suisses comme Stefan Mandrax, Yves Larock ou Igor Blaska qui font office de « murs porteurs » de toute une scène. Ils ont suscité des passions et ouvert des failles en Romandie dans lesquelles de nombreux jeunes talents des platines ont réalisé d’excellents parcours et poser quelques pierres qui pourraient les amener loin sur le chemin de la reconnaissance. D’autres DJs, à l’image de Djerem, jouent la carte du live et de la formation à destination d’un public jeune et désireux de devenir professionnel de la mixette et du cross-fade, de la composition d’un hymne, à base de beats, de breaks, de snares… La Suisse, avec Remady ou Quentin Mosimann, a acquis une reconnaissance internationale. Un succès phénoménal obtenu par ces DJs sur la scène nationale mais aussi à l’étranger. Suivant une feuille de route bien tracée, Djerem pourrait prendre ce chemin dans quelques mois même si son ambition est de ne pas brûler d’étapes. Il souhaite aller où on veut de lui (aux Etats-Unis prochainement) et de miser sur une diversification d’activités afin de pourvoir vivre d’une passion sans avoir à occuper une autre activité professionnelle. Djerem est en passe de réussir son pari : créer un business autour de ce savoir-faire d’ambianceur de soirées privées et de dynamiteur de salles, de festivals et de dancefloor comme celle du MAD à Lausanne. Interview.
SUISSISSIMO : D’où viens-tu et comment as-tu décidé de te lancer dans le Deejaying?
Djerem : Né à Lausanne en 1987, je me suis intéressé rapidement à la musique électronique. Pour payer mes études, j’ai travaillé dans un club de la ville. Je me suis acheté des platines et j’ai commencé à apprendre la technique. Ensuite, tout s’est très vite accéléré, je me suis retrouvé dans les grands clubs et festivals.
La compétition est rude dans les clubs du monde entier, comment ton style se distingue-t-il de celui des autres DJs?
Il y a trois axes importants: la musique, les concerts et la communication. J’ai maintenant la chance de pouvoir me consacrer à plein temps à ma carrière et j’ai pu former une équipe qui développe la « marque » Djerem. Ceci me permet de déléguer et de me concentrer sur la production et la stratégie. Nous essayons d’être plus performants chaque jour et d’évoluer dans ces domaines.
Tu es donc un homme d’affaires, mais aussi un formateur. Quelle est ton ambition derrière la création d’une formation pour DJs?
L’école a été créée en 2009 pour répondre à une demande. Il y a plusieurs écoles mais un facteur d’inscription à la Swiss DJ School souvent évoqué est mon expérience en club. Des cours privés et collectifs sont proposés, l’école est donc accessible à tous. J’ai même des élèves qui viennent de Bordeaux et du Tessin. En ce moment, je travaille sur un livre et des formations en ligne.
Quels sont les résultats auprès de tes élèves?
Un élèves s’est produit à Ibiza et 3 autres sont devenus résidents au Mad de Lausanne.
Ton travail est-il aussi d’être DJ pour plusieurs types de clientèles (Corporate, Boîtes de Nuit, Carnavals…)
Comment composes-tu tes playlists et sets dans ces événements très éloignés les uns des autres?
Avant d’avoir pu me faire un nom dans la musique électronique, j’ai dû mixer de tout. Ceci m’a donc permis de faire mon répertoire. Pour tout ce qui est en club, je garde ma ligne directrice dans l’electro. En revanche, pour les événements privés, je joue plus large.
Propos recueillis par David Glaser
Photo de Thomas Masotti