Le Café des Bains est le premier lieu public inaugurant notre série sur les endroits historiques qui font de nos villes suisses quelques-uns des plus beaux endroits du monde. On se plaît un lundi oisif à déguster une salade de poulpes avec le gérant du Café des Bains entourés de tables de convives travaillant dans le quartier. Quelques journalistes du « Temps » ou de la RTS ont visiblement fait de ce bistrot historique leur stam. On prend aussi le temps de revenir sur la reprise de ce lieu situé au cœur de la « Genève artistique et avant-gardiste » à deux pas du MAMCO, du CAC, du musée Patek Philippe, du musée d’Ethnographie et d’un tas de galeries d’art. C’est la rue des Bains et le Café des Bains y est un symbole de l’évolution de ce quartier classieux et en même temps modeste car étudiant et résidentiel. Le menu du midi au Café des Bains propose une fusion de goûts et de références ethniques. Le Chef est originaire de Madagascar et a un bon sens de l’harmonie des goûts et des saveurs, la cuisine y est très fraîche, subtile et même surprenante. Le prix est abordable en considérant le standing du lieu et la qualité du service. En plus, vous dînerez dans un environnement artistique avec des tableaux d’artistes urbains sélectionnés par le directeur artistique de la galerie sur les murs de la salle du restaurant. Attention, prenez le soin de réserver, c’est préférable le soir. Bonne visite aux « Bains » avec Arnaud Hubert, le fils du propriétaire des lieux et le gérant. Un jeune homme charismatique qui a déjà eu plusieurs vies, à Genève, en Valais d’où il est originaire et de l’autre côté de l’Atlantique, quelque-part dans les Caraïbes.
Suississimo: Arnaud Hubert, quel a été votre parcours, depuis votre naissance jusqu’à l’actuelle activité de « représentant » du propriétaire ici dans ce Café des Bains rénové et très apprécié des Genevois?
Arnaud Hubert: je suis valaisan d’origine. J’ai vécu à Sion et puis j’ai voyagé pour m’installer aux Caraïbes en 1998 afin d’étudier. Mon retour en Suisse a eu lieu en 2009 à Genève pour faire un apprentissage d’employé de commerce. J’ai donc travaillé cinq ans au sein du groupe de cliniques Swiss Medical Network, 4 ans à la Clinique de Genolier et un année à la Clinique de Montchoisi. Mon père, Antoine Hubert a racheté le Café des Bains en Octobre 2011. J’y suis arrivé au Café des Bains cinq mois plus tard en tant que gérant et représentant du propriétaire.
Quand est né le Café des Bains et pourquoi votre père a-t-il décidé de le racheter?
Le Café des Bains est né en 1901 après la construction de l’immeuble Rue des Bains 26. Le propriétaire, Antoine Hubert était client du restaurant et avait de l’affection pour l’établissement. Le concept qui avait été mis en place en 1999 par les anciens propriétaires Blaise Hatt-Arnold et Caroline Vogelsang était très bien. Un concept avant-gardiste pour 1999, d’un bistrot de quartier rafraîchi, style parisien, dans un quartier en développement, quartier de musées et galeries d’art, le centre de l’art contemporain à Genève, avec un style de cuisine précis «fusion et cuisine du monde».
D’où vient cette idée d’adjoindre l’art à la gastronomie d’un bistrot réputé et à l’activité d’un bar-lounge?
Tout d’abord la localisation, nous sommes entouré de 3 musées, MAMCO Musée d’art moderne et contemporain, le musée Patek Philippe, le Musée d’ethnographie de Genève et d’une quinzaine de galeries d’art. Puis, la rencontre avec Nicolas Couturieux, spécialiste de l’art contemporain urbain, qui était initialement un ami et qui est aussi devenu mon associé dans l’art et qui s’occupe de la direction artistique de nos activités.
Pouvez-vous décrire les lieux et ses différentes possibilités?
Oui, nous avons une salle de restaurant (40m2), avec 55 places assises, un bar (30m2), avec 25 places assises ou 40 places debout et des possibilités de privatiser (cocktails dinatoires, anniversaires, etc.), une terrasse, de 60 places assises (midi et soir), un patio (200m2), 120 places assises (midi) et la galerie (100m2) dans un bâtiment situé de l’autre côté du pâté de maison sur la rue des Bains avec la possibilité de privatiser, d’organiser des cocktails dinatoires jusqu’à 100 personnes ou des dîners assis jusqu’à 55 personnes.
Le patio en été, est-ce que ça veut dire que vous misez sur une expérience culino-artistique?
Nous misons surtout sur une expérience de dépaysement de l’environnement genevois et une impression de Sud de la France pour le déjeuner du lundi au vendredi de 11h45 à 17h00. Il s’agit d’une cour intérieure de 200m2 avec une terrasses en deck, des bambous, des cabanes avec des tables rondes équipées de ventilateurs, des chargeurs iPhone, du personnel au service exclusivement féminin habillé en blanc, de la musique lounge, une rôtissoire avec des poulets grillés.
Le Gault et Millau a classé le Café des Bains dans le Top 50 des restaurants genevois, ça vous apporte quoi?
Tout d’abord, cela nous apporte de la visibilité, nous faisons parti des 850 restaurants de Suisse référencés au Gault & Millau et 50 restaurants pour Genève, mais aussi de la crédibilité au niveau qualité de la cuisine et du service, donc ça nous apporte de la satisfaction et une récompense du travail effectué pour toute l’équipe.
Dans le quartier, comment jugez-vous la concurrence ? Complémentaire ou frontale?
Complémentaire, le monde amène le monde, il est toujours difficile de faire marcher un restaurant dans une rue où il y a un seul restaurant qu’une rue de restaurants.
« Le diable est dans les détails » et vous semblez critiquer chaque petite composante de l’expérience Café des Bains, qu’est-ce qui a changé pour le mieux depuis votre arrivée?
Chaque détail compte, nous estimons faire la différence en étant très exigeant et en soignant tous les détails mais le plus important c’est la qualité des hommes et des femmes qui font partie de l’équipe du restaurant.
Nous avons drastiquement amélioré la qualité de la cuisine, du service et de l’ambiance, les trois critères clefs d’un restaurant à notre sens. Je suis fier de l’équipe actuelle du restaurant que nous avons mis en place.
Qui est votre chef? Comment faites vous évoluer la carte?
Le chef s’appelle Rico Alexandre, il est de Madagascar, il a rejoint l’établissement début 2013, il y a plus de 3 ans. Pour plus de renseignements sur le « Café des Bains » et sa galerie d’art, voici un lien vers leur site.