LA BOSS DES DOCKS

A Lausanne, les Docks jouissent d’une excellente réputation. Un lieu central de la culture rock avec le Romandie et des petits clubs comme Le Bourg ou La Cave du Bleu Lézard. Une jauge moyenne, inférieure à la salle du Métropole en réfection (du coup, Les Docks ont accueilli Metropop cette année) mais tout de même environ mille personnes peuvent trouver place dans l’écrin couvert d’un revêtement métallique hérité de l’Expo 02. Ces derniers jours, La Dolce Vita a refait son apparition dans les conversations avec la publication d’un livre de photos et d’illustrations («Dolce Vita, a music club!» à paraître en 2015) qui fait suite à la diffusion récente en Romandie de quelques morceaux d’anthologie en vidéo et d’un documentaire de Fred Hausamann… Si la Doltche et ses 14 ans de concerts étonnants (Sonic Youth le 14 avril 1985 le lendemain de l’ouverture entre autres) rayonnent encore dans le cerveau embrumé de quelques quadras, les nuits lausannoises s’offrent à tous les publics : le D! Club mise sur l’electro, le Mad parie sur les sets Djs de stars du dancefloor, le rock indé squatte le Romandie et toutes les composantes des «musiques actuelles», ainsi que les jeunes pousses de la scène suisse ont leur QG: Les Docks. Première salle de concerts visitée en Suisse : c’était pour The Fall. Voir Mark E. Smith et son entourage se mouvoir sur une longue scène dans une salle à l’architecture élégante et aux capacités sonores flatteuses avait quelque chose de surréaliste. Ça marque à vie! Depuis, les souvenirs de concerts enfiévrés se succèdent : Dieter Meier à Label Suisse, Lee Scratch Perry, The Bianca Story, Papa Roach, Keny Arkana, The Rambling Wheels, The Game, Miossec, One Track Live, Dilated Peoples, Dinosaur Jr., Dominique A ou plus récemment Tim Fite en première partie du groupe allemand Bonaparte… et j’en oublie forcément. Une soirée aux Docks, c’est une ambiance de fête assurée, rendue possible par une configuration de la salle où le balcon permet de vivre le concert quasiment en lévitation à quelques mètres de la scène dans des conditions confortables. Quatre bars, un hall d’entrée aménagé pour vivre des sets DJ souvent en fin de soirée. Aujourd’hui, les Docks proposent une programmation éclectique de qualité mêlant, le rock, le métal, le rap, l’electro et une foultitude de sous-genres et autres styles crossover. La salle est installée dans le quartier de Sébeillon-Sévelin et va entamer un tournant en 2015 en passant le cap des dix ans. Laurence Vinclair, la directrice des Docks a accordé à Suississimo une interview et l’on devinera aisément à la lire que le développement de la musique suisse à travers la programmation de premières parties et la mise à disposition des locaux des Docks est une des priorités du mandat.

Suississimo : Les Docks vont fêter leurs 10 ans? Comment a évolué la salle économiquement en une décennie?

Les débuts ont été difficiles. En 2007, grâce à un prêt exceptionnel de la ville de Lausanne, la salle a pu continuer d’exister. Du fait de son succès depuis lors, le prêt a pu rapidement être remboursé. Nous sommes très heureux de fêter les 10ans des Docks en décembre de l’année prochaine. En une décennie, la fréquentation et le renouvellement du public ont été en constante augmentation.

Comment la scène suisse s’exprime-t-elle dans le programme des Docks?

Les Docks accorde une place de choix aux nombreux artistes suisses. Malgré sa taille, notre territoire regorge de talents musicaux. Face à cette diversité, les Docks programment autant que possible des premières parties suisses qu’il s’agisse de découvertes ou d’artistes plus confirmés. En dehors des soirées ouvertes au public, nous mettons à disposition la salle pour des résidences afin qu’ils puissent préparer leur tournée par exemple, réaliser un clip vidéo ou encore des enregistrements live. Toujours dans une optique de soutien à la scène locale, la salle propose aux acteurs du paysage musical suisse (association, agence de booking, labels,…) de collaborer afin d’organiser des événements sous la forme de co-productions (Walk The Line, Label Suisse).

Y a-t-il un apport financier particulier pour développer les artistes suisses?

En effet, la Loterie Romande nous soutient régulièrement par le biais d’une subvention dans le travail que nous accomplissons pour la promotion des groupes suisses.

Comment diversifier les activités des Docks? Une fondation? La location des lieux pour des associations, pour des privés?

Les Docks sont une fondation : La Fondation pour les musiques actuelles. Nous louons de temps en temps la salle à des associations, institutions, etc… pour leurs événements. Les Docks ont pour vocation d’être un acteur culturel pluridisciplinaire. Musiques actuelles et arts visuels sont, de nos jours, indissociables. Cette année nous avons accueilli un tournage de film pour une production franco-suisse. Nous organisons bimestriellement des expositions dans la Galerie du Café. Des artistes d’art visuels émergents, des photographes, des concepteurs sont conviés aux Docks pour présenter leurs travaux lors d’une exposition temporaire (en ce moment «Outta Time» d’Yvan Rérat jusqu’au 20 décembre). Ces expositions sont accessibles gratuitement au public de 17h à 18h les jours de semaine.

Que vous a apporté Label Suisse?

Cet événement participe au travail accompli tout au long de l’année. Il est plaisant et enrichissant de travailler avec ces différents acteurs dans un but commun. De plus, pour la première fois cette année, Label Suisse a été diffusé sur toutes les radios nationales, nous bénéficions donc d’une belle visibilité.

Propos recueillis par David Glaser.

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