Mondial Basket U19 : Lausanne, théâtre des premières secousses

Lausanne accueille sa première Coupe du Monde U19 FIBA à la Vaudoise Arena, un écrin consacré d’ordinaire au hockey sur glace transformé en arena de basket à l’américaine. Les plus grands de demain sont peut-être là pour en découdre dans une compétition relevée où il n’y a quasiment pas de petites équipes, où la rapidité et aussi la dextérité des joueurs offrent un spectacle saisissant.

L’équipe de France U19 a battu le Cameroun (FIBA La Chaîne Basket)

Il a 19 ans et le numéro 18 de la sélection argentine. Joaquin Folmer vient de découper le bras de son adversaire : le numéro 14 néo-zélandais, Lachlan Crate. Joaquin Folmer baisse d’un ton : il se fait déposer sur un premier pas assassin, et voit le dunk de Crate s’écraser sur sa tête. Le garçon est dans le dur. Mais il a déjà compilé 10 points.

Dans le match inaugural de la Coupe du monde U19, les Argentins ont démarré pied au plancher. Mais les Néo-Zélandais ont su poser leur jeu, installer quelques systèmes d’urgence, gérer le tempo à la montée de balle et gagner en efficacité — dans l’adresse comme dans la sélection de tirs. Folmer tente d’organiser l’attaque depuis le haut de la raquette, mais personne ne se démarque. Il se décale à droite, cherche — et trouve — Knopp. L’Argentine mène 40 à 37, après avoir pourtant infligé un 13-0 d’entrée.

Une mi-temps et le vent tourne

Folmer entame la deuxième mi-temps comme il avait terminé la première : un peu isolé. Il va regagner le banc de son équipe pour ne plus revenir. L’Argentine redémarre mollement, et les Néo-Zélandais restent à portée : -4 à 6’47 de la fin du troisième quart-temps. Minzer et Knopp tiennent les clés du bateau argentin, un paquebot lent plus qu’une goélette vive. Minzer vole un ballon dans les mains d’un adversaire, sert le meneur Sucatzky pour un shoot facile dans la peinture. En face, la Nouvelle-Zélande, avec Jackson Ball, colle au score. Le match s’équilibre. L’Argentine doute, mais reste fidèle à l’essentiel : défendre.

Joaquin Folmer en première mi-temps (FIBA La Chaîne Basket)

Par chance, les Néo-Zélandais n’ont pas encore activé la vitesse supérieure. Mais ça ne saurait tarder : la sélection océanienne passe devant au score et semble bien plus soudée. En quelques possessions, l’Argentine doit simplifier son jeu pour ne pas céder le momentum. Patience, proximité du cercle : les Pibes reprennent le contrôle du scoring. Ball enchaîne les tirs primés. Les Argentins insistent près du panier. Le jeu se densifie, on cherche du style dans la mêlée : un alley-oop avorté côté argentin, Oscar Goodman qui remet trois pièces dans la machine noire et blanche, Cifuentes qui aligne les points près du cercle pour l’Albiceleste.

Coup de théâtre : un trois points crucial signé Xanda Marsters, le numéro 8 néo-zélandais, qui plonge ensuite sur un ballon et provoque une faute. Les arbitres sifflent une faute technique. Bonus : les Kiwis prennent une avance 68-66. Il reste 4’30 au chrono. À 2’54, la maladresse s’installe. Mais Thiago Sucatzky recadre son équipe avec un lay-up bienvenu. En face, Hayden Jones et ses coéquipiers déploient une énergie tranquille : écrans posés, systèmes bien huilés, shoots ouverts.

Il reste 1’10, l’Argentine est à -4 (70-74). L’ossature est fragile, il faudrait un sursaut — et un peu de réussite. Matias Pikaluk échoue à relancer les siens. C’est Felipe Minzer qui s’en charge, en interceptant un ballon à 42 secondes. Mais sur l’action suivante, la Nouvelle-Zélande met le pied en touche. Faute sur Jackson Ball : il rate le premier lancer, rentre le second. Temps mort Argentine. Treize secondes pour un tir à trois points.

Victoire des Néo-Zélandais : 77 à 72.

Sensation malienne, le peuple lausannois a adoré cette victoire africaine contre la Serbie (FIBA)

Les Maliens, explosifs et combatifs, ont dominé une équipe serbe empruntée dans les dernières minutes. La gestion du « finale », avec une défense de fer, a ravi le public. La Vaudoise Arena, acquise à la cause des jeunes Aigles, a explosé de joie.

Ensuite ? Une équipe canadienne à l’aise dans tous les compartiments du jeu a tenu tête à des Chinois incisifs, mais parfois naïfs en fin de possession. Et ce fut avant d’assister au duel entre les Allemands, très complets, et les tireurs d’élite slovènes — et avant que la France ne croise le regard des Camerounais, les yeux dans les yeux.

Texte David Glaser, photos avec l’aimable autorisation de la FIBA (FIBA La Chaîne Basket et www.Fiba.Basketball)

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